marți, 15 mai 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (XI)


1842

Le Prince Alexandre Ghica avait laissé les finances en assez bon état:
Le revenu.................. 18 099 983
les dépenses..............  15 770 503
la caisse de réserve...      1 000 000
la caisse centrale......     2 170 456

Le nouveau Prince passe les premiers mois de son administration à poser dans des costumes de diverses formes, plus ou moins riches, plus ou moins bordés à moindre petite occasion. Il fait des discours, il en débite aux grands boyards, puis aux petits boyards, puis aux corpora­tions des villes, aux écoles, à tous les établissements qu’il visite. La milice a surtout sa sollicitude. Il dit à chaque officier qu’il est son frère d’arme, aux soldats qu’ils ont gagné un nouveau camarade. Il excite par ses discours l’ambition et l’acidité des grands en leur montrant la richesse et la force de l’aristocratie anglaise comme le point auquel il veut élever la boyarie valaque. Il excite les petits contre les grands en leur décrivant les grands boyards comme obstacles au vrai progrès et en disant à chaque occasion aux officiers qu’il aurait bientôt besoin de leur bras pour couper le mal et pour implanter le bien. En un mot, il excite toutes les classes les unes contre les autres. Il prouve à la bour­geoisie de s’occuper de ses intérêts et de la faire prospérer. Il demande aux corporations des mémoires pour proposer au gouvernement les mesures et les améliorations qu’il peut prendre pour faire prospérer leur industrie respective sauf à ne jamais s’en occuper.

Il amnestie à grand bruit les condamnés Mitica Philippesco, Marin, Balcesco et les autres.

L’Assemblée accepte avec enthousiasme toutes les propositions du gouvernement, elle vote plusieurs lois.

Un projet par lequel on augmente l’octroi des vins et des spiritueux au double de ce qu’il était. Un impôt de cinq para (1/2 de piastre) à l’entrée de toutes les villes par tête de cheval ou de boeuf  attelé.

Le monopole de la vente des jeux de cartes au profit des munici­palités. Une autre loi oblige les paysans de travailler au moins six jours de claca à la tâche, tandis que jusque là ils avaient toujours eu la faculté de les payer toutes en argent. Pour compensation cette même loi réduit les prix de la journée de 70 para qu’il était à 60 para pour soulager, y est-il dit, le malheureux paysan qui a trop souffert sous l’administration précédente.

Pour apprécier le véritable effet à cette loi on n’a qu’à faire un tableau comparatif entre les deux redevances. À cette époque une journée ordinaire se payait au moins 5 piastres. Le travail prescrit par le Règlement pour une journée à la tâche est au moins double de celui qu’on peut faire dans un jour; en ne comptant rien qu’à 6 piastres la valeur d’une journée à la tâche on à:

D’après la disposition de 1837
1o une journée de labour.............     4 piastres
2° une journée de corvée.............     4     
3° 12 journées de claca à 70 para....     21   
4° 14 journées d’obatschie à 70 para.     24 ½
 53 1/2 plus la dîme

D'après la disposition de 1842
1° une journée de labour..............    4 piastres
2° une journée de corvée..............    4     
3o six journées de claca à la tâche...    36   
4o six journées de claca à 60 para....    9     
5° 14 journées d’obatschie à 60 para     21   
 74 plus la dîme

Une autre loi à l’instance de ce qui avait été fait en Moldavie quelques années auparavant obligea les paysans à un travail annuel de six jours pour la construction des routes.

Enfin une demande de 5 000 ducats pour les frais de route du Prince qui doit aller à Constantinople recevoir son investiture.

Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

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