miercuri, 20 iunie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (XII)

1843

Aussitôt après le vote de six journées pour les routes, le Prince met en construction un jardin public à la barière de Mogochoï pour éterniser la mémoire du Général Kissiloff qui vient de refuser une statue. Il ordonne le dessèchement du lac de Tchismedgi et l’établissement d’un jardin public sur cet emplacement. Deux autres jardins sont entrepris, l’un à sa maison de la Métropole, l’autre à Baniassa, la propriété de la femme du spadar Constantin Ghica. Les ministres font commencer des travaux d’embellissement à leurs maisons de campagne. Stirbey, le ministre de l’Intérieur et le frère du Prince, entreprend le jardin de Boufté et fait défricher au moyen de la corvée des routes plusieurs milliers d’arpents de terrain pour y cultiver le colza. Jean Philippesco trace un jardin considérable à sa terre de Philippesti. Baliano fait construire un immense barrage à sa terre de Bolintino.

        Le Prince continue avec le Ministère imposé par le général Duhamel au princc Ghica. Mais à son retour de Constantinople il fait des changements. Il nomme à des emplois administratifs et judiciaires ses parents, ceux de sa favorite et ceux des boyards qui ont contribué le plus pour son élection. C’est l’époque de la rétribution à chacun selon son travail contre l’ex Prince et selon les preuves qu’il peut faire valoir en faveur du vote qu’il a donné le jour de l’élection.

        Stirbey est nommé vornik de la Justice;
        Vellara, logothète de la Justice,
        Jean Philippesco, vestiar,
        Manuel Floresco, logothète du Culte,
        Constantin Ghica, spadar,
        Manuel Baliano, postelnic,
        Campineano, contrôleur,
        Jean Mano, aga.

        Georges Philippesco reçoit le titre de basch-boyar et il reste à la place de président de la Haute Cour. Une nouvelle section du Haut Divan est crée pour l’oncle du prince Théodore Vacaresco, qui est promu au grade de bano. Son frère, Jean Bibesco, est promu à un grade élevé et nommé administrateur de Dolgi, district dont Craïova est le chef-lieu.

        Aux sièges devenus vacants à l’Assemblée par la nommination de nouveaux ministres et en remplacement de Vellara, de Jean Philippesco, Manuel Baliano et Manuel Floresco, furent élus députés Constantin Soutzo, le Bezdadé Costache Ghica, Constantin Cantacuzène et le vestiar Alexandre Ghica.

        Pendant ce temps le Prince de Moldavie, effrayé de la popularité du prince Bibesco, s’occupe à faire activer les travaux de la route de Faltischeni. La Chambre lui est toute dévouée et les boyards ne peuvent agir contre lui qu’en dehors de l’Assemblée. Les Rosnovano, Michel Paskano, Conaki, Nicolas Canta el quelques autres signent constamment des adresses et des réclamations contre le Prince; mais ils ne réussissent qu’à avoir de temps à autre la visite du consul général de Bucarest qui vient les admonester au nom de l’empereur Nicolas et les traiter d’une manière humiliante; néanmoins ils persistent à signer des adresses à l’Empereur de Russie et au Ministère de St. Petersbourg.

        L’archevêque Benjamin étant mort, l’Assemblée extraordinaire des boyards est convoquée pour l’élection de l’archevêque. Le Prince soutient l’évêque de Roman, Meletius, tandis que les mécontents sont tous par opposition pour l’évêque de Huschi. Meletius l’emporte à force d’ar­gent. Le consul de Russie veut faire élire l’archimandrite Néonile, le supérieur du couvent de Niamtzo, mais il n’a pas les qualités requises par le Règlement. Benjamin Rosetty est élu évêque de Roman en rem­plaçant de Meletius. Alexandre Balsche, le neveu du Prince, un des boyards qui lui faisait l’opposition rude, est nommé vornic du Culte et chargé d’organiser le ministère nouvellement créé et de régulariser les biens des couvents.

        L’Assemblée vote comme toujours à l’unanimité le projet du prince Stourdza pour l’affranchissement des esclaves particuliers. L’Assemblée lui vote à la fin de la session une adresse par laquelle le prie d’accepter à titre de gratification viagère le revenu de l’exportation des céréales.

        En Valachie, les députés nouvellement élus se posent à l’Assemblée en opposition légale et systématique.

        Le gouvernement présente à l’Assemblée une loi pour régulariser le budget d’un corps d’artillerie qu’il venait de former. Le Sultan, lors de l’investiture de Bibesco, avait fait cadeau au pays de six canons et autorisé le Prince d’organiser un petit corps d’artillerie. Le Prince s’était adressé à St. Petersbourg pour avoir un officier capable d’organiser ce corps. Le gouvernement russe lui avait envoyé un lieutenant d’artillerie nommé Lintz qui fut reçu dans la milice avec le grade de major. La loi qui consacre l’organisation de ce corps et régularise son budget est votée par l’Assemblée, mais elle refuse de sanctionner l’organisation d’un quatrième régiment d’infanterie que le gouvernement propose pour décharger les villages du Danube de l’obligation de garder le cordon sanitaire.

        La femme de Constantin Ghica demande à divorcer son mari; l’achevêque, qui a pour système de ne jamais accorder de divorce refuse d’y consentir malgré les insistances du Prince. Cette favorite en compagnie de Luxitza Vacaresco, sa mère, trafique de la manière la plus scandaleuse des emplois et des procès; le Prince ne manque jamais de tout accorder aux exigences de ces dames.

Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

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