vineri, 30 martie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (VI)

1835

Jean Campineano, directeur du Ministère des Finances, s’oppose à toutes les dépenses qui n’ont pas été légalisées par l'Assemblée. Député, il fait une opposition très forte à l’impatience de s’enrichir de Michel Ghica. Ami intime du Prince, il l’engage à laisser de côté les subtilités politiques et à s’occuper sérieusement du commerce et de l’industrie, à encourager l’agriculture, la navigation du Danube et à attirer les maisons de commerce et à faire construire à tout prix des voies de communication.

Le Prince demande à l’Assemblée que sa liste civile soit portée de 600.000 piastres ou 19.000 ducats à 1.200.000 piastres. En moins d’un an il s’est organisé un système d’abus et de vexations dans tout le pays, dont Michel Ghica est le pivot et que le Prince tolérait sans en profiter. Indépendamment des employés de l’administration dans chaque arrondissement, le boyard le plus influent exploite les paysans à son profit par l’entremise de sous administrateur. Ces employés parcourent les villages de sous arrondissements et forcent les paysans à des travaux de charpente et de transport moyennant une paye à l’avance qui n’est nullement en rapport avec le travail: ainsi un transport jusqu’à Braïla, valant de trente à quarante piastres, n’est payé que dix piastres et souvent moins. Une pièce de charpante qui ne pourrait être travaillée à moins de 8 piastres était payée 15 para. Si les paysans s’y refusaient, les sous-administrateurs venaient réclamer plus tard des dommages et intérêts.

L’opinion des boyards est que le paysan paye trop peu pour la journée de travail au propriétaire. Le prince présenta à la Chambre une loi d’après laquelle le paysan doit payer la journée de claca à raison de 70 para au lieu de 45 para qu’il payait depuis l’année 1832 et le paysan de là où il donnait au propriétaire,
suivant la loi de 1832:
Une journée de labour.............4
Une journée de corvée.............4
12 jours de claca à 45 para......13,20
14 jours d’obatschi à 45 para....15, 30
37,10 plus de dîme
Il est tenu de payer suivant la loi de 1835:
une journée de labour..............4
une journée de corvée..............4
12 jours de claca à 70 para.......21
14 jours d’obatschi à 70 para.....24,20
53,20 plus de dîme

Après la faillite de la maison Meitani, l’exploitation de mines de sel était restée pour le compte du gouvernement et le Prince nomme Jean Ghica à cette administration. Soit incurie, soit malversation, à peine si les dépenses sont couvertes.

Les deux frères Stirbey et Bibesco, loin de chercher à entraver tous ces abus comme membres du Conseil des ministres, ils tâchent au contraire à pousser Michel Ghica, plus avant dans les prévarications, tandis que sous-main ils excitent la Chambre contre le Prince. Le Baron Ruckman vèxe et offense le Prince à chaque occasion, celui-ci se sent blessé et lui montre de l’humeur; dans une altercation il a dit des paroles un peu fortes de part et d’autre et il s’en suit un certain refroidissement. Les frères Stirbey et Bibesco croient la chute de Ghica inévitable, et ils se retirent tous les deux des ministères qu’ils occupent. S’en vont voyager. Le Prince les remplace par Michaïlesco au Cultes et nomme Arsaki postelnic, par intérim.

Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

Niciun comentariu: