vineri, 30 martie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (VI)

1835

Jean Campineano, directeur du Ministère des Finances, s’oppose à toutes les dépenses qui n’ont pas été légalisées par l'Assemblée. Député, il fait une opposition très forte à l’impatience de s’enrichir de Michel Ghica. Ami intime du Prince, il l’engage à laisser de côté les subtilités politiques et à s’occuper sérieusement du commerce et de l’industrie, à encourager l’agriculture, la navigation du Danube et à attirer les maisons de commerce et à faire construire à tout prix des voies de communication.

Le Prince demande à l’Assemblée que sa liste civile soit portée de 600.000 piastres ou 19.000 ducats à 1.200.000 piastres. En moins d’un an il s’est organisé un système d’abus et de vexations dans tout le pays, dont Michel Ghica est le pivot et que le Prince tolérait sans en profiter. Indépendamment des employés de l’administration dans chaque arrondissement, le boyard le plus influent exploite les paysans à son profit par l’entremise de sous administrateur. Ces employés parcourent les villages de sous arrondissements et forcent les paysans à des travaux de charpente et de transport moyennant une paye à l’avance qui n’est nullement en rapport avec le travail: ainsi un transport jusqu’à Braïla, valant de trente à quarante piastres, n’est payé que dix piastres et souvent moins. Une pièce de charpante qui ne pourrait être travaillée à moins de 8 piastres était payée 15 para. Si les paysans s’y refusaient, les sous-administrateurs venaient réclamer plus tard des dommages et intérêts.

L’opinion des boyards est que le paysan paye trop peu pour la journée de travail au propriétaire. Le prince présenta à la Chambre une loi d’après laquelle le paysan doit payer la journée de claca à raison de 70 para au lieu de 45 para qu’il payait depuis l’année 1832 et le paysan de là où il donnait au propriétaire,
suivant la loi de 1832:
Une journée de labour.............4
Une journée de corvée.............4
12 jours de claca à 45 para......13,20
14 jours d’obatschi à 45 para....15, 30
37,10 plus de dîme
Il est tenu de payer suivant la loi de 1835:
une journée de labour..............4
une journée de corvée..............4
12 jours de claca à 70 para.......21
14 jours d’obatschi à 70 para.....24,20
53,20 plus de dîme

Après la faillite de la maison Meitani, l’exploitation de mines de sel était restée pour le compte du gouvernement et le Prince nomme Jean Ghica à cette administration. Soit incurie, soit malversation, à peine si les dépenses sont couvertes.

Les deux frères Stirbey et Bibesco, loin de chercher à entraver tous ces abus comme membres du Conseil des ministres, ils tâchent au contraire à pousser Michel Ghica, plus avant dans les prévarications, tandis que sous-main ils excitent la Chambre contre le Prince. Le Baron Ruckman vèxe et offense le Prince à chaque occasion, celui-ci se sent blessé et lui montre de l’humeur; dans une altercation il a dit des paroles un peu fortes de part et d’autre et il s’en suit un certain refroidissement. Les frères Stirbey et Bibesco croient la chute de Ghica inévitable, et ils se retirent tous les deux des ministères qu’ils occupent. S’en vont voyager. Le Prince les remplace par Michaïlesco au Cultes et nomme Arsaki postelnic, par intérim.

Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

miercuri, 28 martie 2012

Pentru nostalgici: I Santo California - Tornero



Rivedo ancora il treno  
Allontanarsi e tu  
Che asciughi quella lacrima 
Tornerò
 
Com'è possibile  

Un anno senza te  
Adesso scrivi, aspettami 
Il tempo passerà
 
Un anno non è un secolo 

Tornerò  
Com'è dificile  
Restare senza te
 

Sei  
Sei la vita mia  
Quanta nostalgia  
Senza te
 

Tornerò  
Tornerò
 
“Da quando sei partito è cominciata per me la solitudine”  

“Intorno a me c'è il ricordo dei giorni belli del nostro amore”  
“La rosa che mi hai lasciato si é ormai seccata” 
“Ed io la tengo in un libro che non finisco mai di leggere”
 

Ricominciare insieme  
Ti voglio tanto bene 
Il tempo vola, aspettami  
Tornerò
 
Pensami sempre sai  

Ed il tempo passerà
 
Sei  

Sei la vita mia  
Amore amore mio  
Quanta nostalgia  
Un anno non è un secolo  
Senza te  
Tornerò  
Tornerò 
Pensami sempre sai  
Tornerò 
Tornerò
 

Sei  
Sei la vita mia  
Quanta nostalgia  
Senza te
 
Tornerò  

Tornerò

miercuri, 21 martie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (V)

1832



Dans le courant du mois d’Avril, le général Kissileff prend congé des boyards leur annonçant que les Princes seraient bientôt nommés, et confie les affaires au Consul général Ruckman. Les boyards ne savent pas s’ils doivent faire leur cour à Georges Philippesco ou à Stirbey; les dames de ces messieurs reçoivent avec confiance les félicitations qu’on leur adresse. Alexandre Ghica se trouvait depuis quelques mois à Vienne. Il se rend en Moldavie où les deux futurs Princes passent plusieurs semaines à écouter les conseils et les instructions du général Kissileff. Quelques difficultés s’élèvent à l’égard de Michel Slourdza, que le général se repent d’avoir recommandé. Il avait fait un coup à la Villara qui faisait beaucoup crier contre lui. Le général russe s’élait rejeté sur Rosnovano. Mais Michel Stourza était soutenu à Constantinople par le P-ce Vogoridis dont il avait promis d’épouser sa fille. C’est de Jassy que le général Kissiloff fait connaître officieusement aux Valaques le nom de leur nouveau Prince. Il écrit deux lettres, l’une adressée à Mme Balsche Philippesco à laquelle il lègue sa voiture et son attelage russe, l’autre à Mme Stirbey à laquelle il lègue sa provision de vin. 
 
En quittant la Principauté, le général Kissileff laisse une dette de 9 millions de piastres, environ 300 mille ducats:
Le revenu de la Valachie était de 14 722 709 piastres
environ 450 000 #
Les dépenses 13 605 045
La caisse centrale 700 000
La caisse de réserve 1 924 000
L’exportation avait atteint 46 000 000 de piastres. 
 
La maison Meitani qui faisait le plus d’affaires venait de se déclarer en faillite et la maison Sakélario menaçait de la suivre de près; le crédit était tombé au point que la Vestiarie empruntait à 18%
 
Quoique non élus, Alexandre Ghica et Michel Stourdza sont reçus avec acclamation. Le prince Ghica s’entoure des hommes les plus éclairés et les mieux disposés. Mais d’autre part, le général Kissileff lui avait légué en partant la plupart des officiers russes qu’il avait employés soit dans l’administration, soit dans la milice, le prince est obligé de les placer dans des positions marquantes avec des grades élevés:
Mavros, comme inspecteur général des quarantaines des deux Principautés;
Soutzaki, comme secrétaire particulier du prince et membre du Divan d'Appel;
Picolo, comme censeur et inspecteur des écoles;
Banoff, de lieutenant de l’armée russe dans la milice valaque avec le grade de major et comme chef de la chancellerie militaire;
[Ch]eresco, de lieutenant de caval[erie] russe, il est reçu comme major et aide de camp du Prince; Blaremberg lieutenant passe comme major aide de camp du Prince; Grammont, de capitaine il passe comme colonel du Prince;
Iacowson, major passe colonel et aide de camp du Prince;
Odobcsco, lieutenant-colonel est reçu colonel commandant le régiment de cavalerie;
Garbaski, Engel, lieutenants sont reçcus comme majors comandants de bataillons;
Borozin, Posnanski, Economo, Scordili etc., de souslieutenants sont reçus comme capitaines; le premier comme aide de camp du Prince et les autres commandants des compagnies d’infanterie. 
 
Peu de temps après son arrivée il est entièrement sous l’influence des Russes, s’éloigne petit à petit de ses anciens amis.
Son Ministère est le même aue le général Kissiloff lui a laissé, à l'exception de Georges Philippesco qu'il remplace par Michel Ghica et il appelle Vellara l’homme taré qu’il appelle aux Finances:
Michel Ghica à l’Intérieur,
Alexandre Philippesco à la Justice,
Constantin Ghica à la Spadarie,
Stirbey au Culte,
Bibesco à la Postelnicie,
Villara aux Finances,
Philippe Linche au Contrôle 
 
Le Baron Ruckman, pour lequel le Prince témoignait d’abord de la répugnance, gagne tous les jours plus d’ascendant. 
 
Le théâtre national fait des progrès rapides. On y joue du Corneille et du Racine. Alexandresco donne une excellente traduction en vers de Mérope et de Alzire de Voltaire. Arislias traduit en vers blancs plusieurs tragédies d’Alfieri. La plupart des comédies de Molière, de Beaumarchais el de Kotzebue sont jouées en valaque ainsi que les drames alors à la mode de Victor Hugo. Le prince Ghica, qui se réjouissait, le premier qui applaudissait auparavant à chaque nouveau pas, à chaque succès littéraire, l’un de ceux qui avait le plus contribué pour la fondation de la Société Philarmonique, semble contrarié et cherche à entraver la marche du théâtre national à tel point qu’il use ouvertement de son autorité pour lui nuire. Il encourage l’opéra allemand par de grands sacrifices d’argent et aucun des Valaques, bien en cour, n’ose aller à une représentation du théâtre valaque. Il persécute tous les hommes qui s’occupent de littérature même sans intention politique. Il ne récompense que les des qui lui sont adressées. Il aime le luxe et la représentation, où plutôt il singe le général Kissiloff. Son état major compte au moins vingts aides de camp portant les uniformes les plus chargés d’or qu’on puisse voir. Le colonel Grammont ne parle que de la cour de Louis XIV et de Louis XV. Le prince se donne beaucoup de ridicule et les mœurs se ressentent de sa manière d’être et celle des dames qui l’entourent.

Michel Ghica se pose en protecteur des arts et des sciences, il fonde une Société agricole par souscription pour faire pièce à la Société Philarmonique; Charles Rosetti y est chargé de maniement des fonds et on n’a jamais su montrer aux souscripteurs le moindre résultat, le moindre petit échantillon de quoique ce soit. Entièrement sous l’influence d’un charlatan grec Papadopoulos, Michel Ghica introduit des changements absurdes dans l’instruction publique.






vineri, 16 martie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (IV)

ION GHICA, NOTES HISTORIQUES SUR LES PRINCIPAUTÉS. REMIS À AHMED EFENDI (1851) (Memorial istoric despre starea Principatelor române)

1832


Les boyards sont reçus dans la milice avec des grades militaires correspondants aux grades civils qu’ils ont. Manuel Baliano, Constantin Ghica el Solomon commandent les trois régiments. Ce dernier, capitaine des pandours de la Petite Valachie sous le gouvernement du P-ce Grégoire Ghica, avait mis ce corps à la disposition du général Geismar, s’était distingué à Ciresu et au Zii et décoré de la Croix de commandeur de l’ordre de S-te Anne, qui n’est accordé qu’aux officiers supérieurs, et passa dans la milice valaque comme colonel.
La plupart des jeunes gens de famille prennent du service militaire; ils sont reçus comme sous-lieutenants.
Dans chaque régiment il y a bon nombre d’officiers instructeurs russes. La chancellerie est dirigée par Banoff. Le spadar ne peut donner aucun ordre, ne peut prendre aucune mesure sans en avoir référé d’abord au général Staroff, l’inspecteur des milices des deux Principautés. La plus grande animosité existe entre les officiers valaques et les officiers russes, depuis les chefs jusqu’aux soldats.
Dans le courant de cette année, c’est-à-dire après trois ans, un général russe est chargé par le Ministère des Finances de St. Petersbourg de payer toutes les quittances délivrées pour les fournitures. Cette opération est très facile, parce que ces bons se trouvaient concentrés entre les mains de trois ou quatre personnes qui les avaient achetés à 80 et même 85% de baisse.

Dès la première année de la proclamation du Règlement, les propriétaires veulent soumettre les paysans au travail à la tâche ainsi que cela est prescrit par le Règlement; mais les paysans s’y refusent. Des désordres éclattent sur plusieurs points, grand nombre de paysans, pour échapper au recrutement et aux redevances des propriétaires, quittent la charrue et se font brigands. Le général Kissiloff réunit un dimanche les boyards et leur dit qu’il ne peut être nullement question de prendre le Règlement à la lettre en ce qui concernait les redevances des paysans, que le propriétaire avait trop gagné pour ne pas se contenter de percevoir les journées de travail en argent, à raison d’un demi swantziger par jour. Les propriétaires sont obligés de renoncer à leurs fortes prétentions, néanmoins les terres triplent immédiatement de valeur. En effet d’après les anciennes redevances chaque clacasche payait au propriétaire:





P[ia]stres, par[as]
1o
Par foyer
............
0,30
2o
Une journée de labour
............
4
3o
Une journée de corvée
............
4
4o
Pour la claca
............
6
5o
Deux poulets
............
2



16,30 plus la dime
Après le Règlement de 1831 il payait:





P[ia]stres
1o
Une journée de labour
............
4
2o
Une journée de corvée
............
4
3o
12 jours de claca à 45 para
............
13,20
4o
14 jours d'obatchi
............
15,30



37,10 plus la dime


À cette augmentation de plus du double est venu s’ajouter l’élévation des prix par suite de la navigation du Danube et les terres ont pu être aussitôt affermées à plus du triple de ce qu’elle rapportaient auparavant.
Le général Kissiloff ausitôt après le retour de Villara de Petersbourg, il ordonne des élection pour l'Assemblée Générale ordinaire. Le major Campineano est élu député de Braïla, Grégoire Cantacuzène à Prahova et I. Rosetty à Ialomitza.
Une tutelle est nommée pour les écoles, elle est composée de Stefan Balatschano, Alexandre Philippesco et Stirbey. Poenar est nommé proviseur de collège et provisoirement directeur des écoles. Ioanides est employé par son patron Georges Philippesco comme scribe à la Vornicie.
Par suite de la mort de Constantin Golesco, son frère Georges Golesco est chargé de la gestion du Ministère de la Justice au profit des orphelins dont l’aîné, Stefan, est employé dans la chancellerie du Général Kissiloff, mais bientôt Georges Golesco, convaincu de faux, est remplacé par Alexandre Philippesco. Latziano, Villara et Charles Rosetty sont accusés de concussion, le premier est envoyé aux salines. Jean Campineano, récemment directeur du Département des Finances, est chargé de faire une enquête sur les abus faits par Villara et par Charles Rosetty, ils sont tous les deux passés au livre noir pour ne plus jamais être employés. Nentziulesco est nommé de nouveau vestiar.
La curatelle des écoles termine son travail sur les écoles et le Collège de St. Sava est ouvert. Constantin Campineano meurt dans le mois de mars. Il est remplacé au Ministère des Cultes par Alexandre Ghica Barbe Rousse. Celui-ci est remplacé deux mois après par Stirbey qui est à son tour remplacé à la Postelnicie par son frère Bibesco. Ainsi le Ministère était donc composé de: George Philippesco à l’Intérieur; Alexandre Philippesco à la Justice, Stirbey aux Cultes, Alexandre Ghica à la Spadarie, Nintzulesco aux Finances, Bibesco postelnic, Linsche au Contrôle.
Par le traité de St. Petersbourg [1826], les deux Empires conviennent que pour cette fois-là seulement et comme un cas tout particulier, les hospodars des deux Principautés seraient nommés par les deux Cours de gré à gré. Toutes les questions importantes, soit financières, soit administratives, soit judiciaires sont ajournées et renvoyées à l’époque de la nomination des princes. Tout le monde attend avec impatience la nomination des Princes.
Dans les écoles, la langue nationale est prise pour langue de l’enseignement. Le Collège de St. Sava est ouvert. On y enseigne le Latin et le Français, la géographie, l’histoire et la rhétorique. Il y a deux classes qui portent le nom de classes de philosophie, mais on y enseigne l’algèbre, la géométrie, la trigonométrie et la levée des plans. De plus on y enseigne le droil civil romain et plus tard on ajoute des classes de droit criminel et du droit civil du pays.
11 y a une certaine activité dans les esprits; tout le monde paraît disposé au travail. Vacaresco, Eliad et Alexandrcsco sont les poètes les plus en renom.
Le colonel Campineano et Grégoire Cantacuzène lient d’amitié avec Eliad et Aristia; ils fondent la Société Philarmonique. Dans une école instituée par souscription on enseigne la littérature, la déclamation et la musique. Un certain nombre de jeunes filles et de jeunes garçons sont entretenus aux frais de l’institution pour en faire plus tard des acteurs. Les élèves font des progrès rapides, et au bout de quelques mois, ils jouent devant les souscripteurs le Mahomet de Voltaire, que M. Eliad a traduit avec des variantes pour complaire aux Russes.
L'hiver se passe en intrigues sourdes pour la Principauté. On supposait avec raison que les deux Cours s'en rapporteraient au général Kissioloff pour le choix des Princes. Aussi Stirbey, George et Alexandre Philippcsco paraissaient être les seuls candidats. C'était là les hommes qui approchaient le plus le Général. Il ne pouvait être question ni du P-ce Grégoire Ghica, ni du P-ce Brancoveanu. L'un s'était montré fidèle et dévoué à la Porte, l'autre en sa qualité de prince autrichien n'inspirait pas de la confiance aux Russes. Quant à Alexandre Ghica, personne n'y pensait; Michel Ghica inspirait plus de crainte à Stirbey et aux Philippesco parce que le Général fréquentait beaucoup sa maison.
En Moldavie, Rosnovano el Conaki étaient plus avancés que Michel Stourza dans les bonnes grâces du Président



 

Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcătii prepaşoptiste române - Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279.

miercuri, 14 martie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (III)


1831

Dès la lecture du 1er article du Règlement, dans lequel il est dit que le métropolitain est le président perpétuel de l'Ansamblée, l'un des membres, Jean Vacaresco, proteste contre la présidence du consul de Russie et demande le rappel de l'archevêque Grégoire; Vacaresco est aussitôt arrêté et mis au secret. Le lendemain, plusieurs députes se refusent d'aller à l'Assemblée. Constantin Balachano, Barbo Vacaresco, Constantin Crezzolesco et deux ou trois autres prétextent leur vieillesse ou des maladies. Eliad, le rédacteur du Curieru rumânescu et du Bulletin, demande une audience au général Kissileff et lui dévoile un vast plan de conspiration dirigé, dit-il, par le vieux prince Grégoire Ghica contre le Règlement Organique. Il dénonce Constantin Balatchano, Jean Vacaresco, Constantin Campineano, Constantin Crezzolesco et quelques autres d'être du complot et de s'entendre avec plusieurs des petits boyards pour la redaction d'une protestation à la Porte et aux Puissances de l'Europe contre le Règlement Organique que la Russie voulait leur imposer. Mavros est chargé d'instruire le procès de Jean Vacaresco. Après plusieurs interrogations, pendant lesquelles Eliad joue franche et ouvertement le rôle de délateur et de témoin à charge, Vacaresco est envoyé en exil dans sa terre de Motzoeni près Tergovist1. Eliad reçoit en recompense une montre et le monopole de l'imprimerie pour dix ans qu'il sollicitait depuis longtemps. Vacaresco écrit la satyre El-e-Iuda, El-e-iad (Il est Judas, il est l'enfer)2.
De son côté, le dénonciateur chante le Règlement dans une pièce en vers dont le refrain est Legea dreaptă în veci trăieşte... (Que la loi juste vive à jamais)...
Tous les boyards suspectes furent syrveillés ou intimidés et si même l'idée d'une protestation ou d'une réclamation avait existé, rien n'a pu être exécuté.
En mois de trente séances tout le Règlement passa. On votait les articles à la première lecture et sans discussion aucune. Un seul rencontra de l'opposition et même il fut rejeté. Il s'agissait de faire payer à la municipalité de chaque ville de 20 para à 3 piastres par stânjan courant sur les rues. L'article 54 qui est devenu plus tard, en 1837, l'objet de débats sérieux, passa alors sans observation seulement qu'une grande minorité refusa de le signer; aussi il ne fut intercalé ni dans les copies qu'on envoya aux différents Consulats, ni dans le Règlement imprimé.
Aussitôt le Règlement adopté par les boyards valaques, le consul Minciaki part pour Jassy, où l'adoption rencontre un peu plus d'opposition.
Villara et Michel Stourza sont désigneés pour aller à St. Petersbourg soumettre les deux Règlements à la sanction de l'Empereur Nicolas. Personne n'est envoyé à Constantinople.
En attendant, le général Kissiloff organise l'administration conformément aux prescriptions du Règlement. Il forme une chancellerie valaque à la tête de lequelle il place l'ex Prince Bibesco. Il nomme un ministère composé de: Georges Philippesco, à l'Intérieur, Constantin Golesco à la Justice, Alexandre Ghica spadar, Nentschiulesco aux Finances, Constantin Campiniano aux Cultes, Stirbey postelnic, Philippe Linsche contrôleur.
Il établit le cordon sanitaire le long du Danube et place Mavros à la direction des quarantaines. Il s'occupe de l'organisation de la milice et des écoles.
Il place partout des employés russes supérieurs pour guider les employés moldo-valaques. Jean Slatineano et Jean Mano sont nommés administrateurs, l'un à Braïla, l'qutre à Giourgiou, villes qui s'élèvent rapidement. Le spadar Alexandre Ghica se présent en uniforme de général le jour de la St. Nicolas de l'année 1832.

Note:

1. Incidentul Kisseleff – Iancu Văcărescu, din 1831, e descris de Ion Ghica şi mai târziu (Opere complete, III, 1884, p. 283-286), după cum urmează:

La 1824, Grigore Ghica a ridicat pe Văcărescu la gradul de logofăt, ceea ce după obiceiul ţării îi dă dreptul de a lua parte la Obşteştile Adunări ale boierilor.
La 1831, chemat la acea Adunare, el era hotărât să ia iniţiativa să dea amicilor săi ocaziunea de a se retrage şi să-i împingă a face un protest către Puterile Europei, în contra călcărilor ce se făceau drepturilor ţării.
Secretul înţelegerii era bine păzit între boieri, mai toţi rude şi prietini; dar Văcărescu mai avea un confident, pe un frate în literatură, tânăr inteligent şi de talent, căruia îi destăinuia toate cugetările, planurile şi speranţele lui.
În ziua de 1 mai 1931, toţi boierii cei mari sunt adunaţi la Mitropolie. Generalul guvernor, contele Kisseleff, soseşte încunjurat de un strălucit stat-major, se suie pe estradă, rosteşte un cuvânt, în care desfăşură binefacerile ce ţara datora Rusiei, şi după ce declară deschise lucrările Obşetştei Adunări extraordinare pentru cercetarea Regulamentului Organic şi depune pe birou voluminosul proiect, se retrage chemând pe consulul general Minciaki să prezideze. Atunci Văcărescu ia cuvântul, întreabă unde era Mitropolitul, preşedintele legal al Adunărilor Obşetşti ale boierilor, zicând că un străin nu poate prezida.
Nu isprăvise cele ce avea de zis, când fu luat şi dus la Obhatul rusesc, de acolo sub pază la soldaţi la casa lui Filip Lenş, unde a fost Ministerul de Război şi unde atunci se afla în quartir şeful cancelar al contelui Kisseleff. Introdus în cabinetul acestui funcţionar, este supus unui interogatoriu în toată regula, al cărui scop era de a afla ţesătura complotului şi procedura adoptată:
Văcărescu, deşi întrebările ce i se făceau îi dovediau că generalul rusesc era bine informat şi cunoştea toate amănuntele, dar el persista a tăgădui tot ce privea pe ceilalţi boieri, negând orice înţelegere, ca să nu compromită pe nimeni. Atunci şeful cancelar deschide paravanul şi-i arătă pe omul prin care generalul Kisseleff era informat, zi cu zi, oară cu oară, de tot ce se plănuia. Amărât a fost sufletul lui Văcărescu, când a recunoscut în denunţător pe amicul său, semeţ la confruntare, confirmând raporturile ce făcuse. După acea cercetare, Văcărescu a fost trimis sub bună pază la moşia sa Moţăenii din Plaiul Dâmboviţei, unde a fost deţinut tot timpul cât a ţinut sesiunea Obşteştii Adunări extraordinare şi până s-a întors Vilara de la Petersburg cu Regulamentul Organic confirmat de împăratul Nicolae.
De la Moţăeni este dată epistola sa către falsul său amic. „El e Iuda”...
Cu toate intimidările şi cu toate măsurile ce s-au luat, tot s-au găsit mai mulţi boieri, unii cari au refuzat de a lua parte în acea Adunare, şi alţii cari n-au voit să iscălească, încât au făcut să rămâie nevotate multe dispoziţiuni vătămătoare drepturilor ţării.
La 1838, când s-a propus de către consulul general al Rusiei, baronul Rukman, să se întercaleze în Regulament un articol rămas nevotat, care prescria că orice lege făcută de Domn împreună cu Obşteasca Adunare să nu poată fi pusă în lucrare, până ce mai întâi nu ar dobândi sancţiunea Curţilor Protectoare şi Suzerane. Logofătul Dimitrie Hrisoscoleu Buzoianu zicea în plină Adunare: „Fie-i ţărâna uşoară lui Costache Câmpineanu, care mi-a zis să nu votez acel articol”.

2. BAR, Ms.rom. 407, f. 12-23. Publicată de Cornel Cârstoiu, Iancu Văcărescu. Opere, Bucureşti, 1985, p. 1007.


Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

marți, 13 martie 2012

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (II)

ION GHICA, NOTES HISTORIQUES SUR LES PRINCIPAUTÉS. REMIS À AHMED EFENDI (1851) (Memorial istoric despre starea Principatelor române)


1829

Arrivé à Bucarest, il [Jeltuhin]débute de la manière la plus effrayante, il donne des ordres cruels, menace les boyards de les traiter à l'égal des paysans, pour les punir d'avoir induit l'Empereur en erreur par leurs promesses. Il ordonne un récensement général des voitures et des chevaux des boyards, pour les faires servir aux transports. Les jeunes boyards députes à l'armée sont traités par lui à coups des poings. L'ex-Prince Bibesco est précipité, d'un coup de pied, du haut de l'escalier de la maison Linche.
La police, pour faire exécuter ses ordres en ce qui concernait le logement et la nourriture des soldats chez les particuliers, faisait plonger les habitants jusqu'à la taille, dans de tas de boue, les faisait battre, livrait leurs ,aisons au pillage d'une escouade de Cosaques, ou bien il les obligait de loger des soldats contaminés de la peste jusqu'à ce qu'ils éxecutaient les ordres.
Alexandre Philippesco est usé comme vestiare. Il est remplacé par Nentziulesco qui avait rempli ces fonctions pendant la ca,pagne de 1806 à 1812. Celui-ci est à son tour remplqcé bientôt par Villara. Entendu avec les généraux russes, le nouveau vestiaire se livre à toutes sortes d'abus et d'exactions. Il spécule spécialement sur les quittances de fournitures délivrées aux paysans et aux fermiers qu'il achète au rabais en faisant accréditer les bruit qu'elles ne seraient ja,ais payées vu le devoir du pays d'entretenir l'armée, ou qu'elles ne seraient payées que partiallement et seulement de 10 à 20%. À la fin de la guerre, il réalise de grands bénéfices en continuant les approvisionements et en les vendant pour le compte de l'armée russe.
Zoultuhin est violent et cruel, mais il est désintéressé. À la suite d'une conversation avec le consul d'Angleterre, Blutt, discussion fort chalereuse, qui a fini par des paroles offensantes dites de part et d'autre et des gestes menaçants, il change complètement de manière d'ètre. Dans sa tournée du mois de mai, il est touché jusqu'aux larmes en voyant l'état véritable du pays. Il en punit plusieurs pour leur conduite inhumaine et injuste. De retour à Bucarest, il adresse à l'Empereur un mémoire sur l'état du pays, demande l'envoi de farine à Odessa, et termine en disant que les Principautés étaient ruinées et qu'avec la conduite tenue pendant cette campagne, la Russie avait perdu à tout jamais son influence morale et la sympathie des habitants des deux Principautés. Pour réponse, l'Empereur lui envoie une lettre de remerciement et une sabre d'honneur. Mais trois jours après, le général Zoultouhin meurt d'une maniére subit. On a dit très hautement que ce général était mort empoisonné.
Le vice-président Milkovitz est chargé du gouvernement des Principautés jusqu'à l'arrivée du général Kissiloff en octobre 1829.
Le nouveau président organise sa chancellerie, dont font partie Carneiof, Mavros et Soutzaki. Il est doux, affable, il aime le faste et la représentation, il donne des bals et des fêtes. Il encourage le luxe et la facilité des mœurs, il conseille aux boyards de changer de costume, d'adopter l'habit brodé, le chapeau à cornes et de raser leurs moustaches.
Il compose les commissions pour la rédaction des règlements de la manière suivante:
Pour la Valachie: Grégoire Baleano, Alexandre Philippesco, Stefan Balatchano, Alexandre Villara, Stirbey secrétaire.
Pour la Moldavie: Michel Stourdza, Conaki, Asaki secrétaire.
Il presse les travaux de ces commissions. La chancellerie du général Kissiloff ne laisse pas que de remanier article par article le travail des comités et finalement il réunit ces comités sous la présidence du général russe Alexandre Stourdza, afin, dit-il, de donner aux deux règlements un certain ensemble.
Des réclamations s'élevant de tous les côtés contre les employés valaques et russes, le général Kissiloff ordonne des commissions d'enquête dans toute la Valachie. Il désigne à cet effet six boyards: Jean Falcoyano, Alexandre Ghica, Dimitri Ghica, Constantin Campineano, Buzoeano, Philippe Linsche. Deux à deux les commissaires parcourent tous les districts, font une enquête générale, des rapports sont adressés par les commissions. Les prévaricateurs sont obligés de rendre gorge et plusieurs boyards sont passé au livre noir, pour ne plus jamais être employés.
Le plus grand secret est tenu sur tout ce qui concerne les travaux des commissaires pour le Règlement Organique. On ne laisse transpirer que les articles ayant trait aux redevances réciproques des propriétaires et des paysans, on les colporte dans toutes les maisons et on les discute partout afin que les boyards puissent comprendre et se convaincre que le Règlement Organique est tout bénéfice pour eux, et que pour les propriétaires gradés l'abolition des poslusniks est largement compensée par l'obatchie. Quand la question de la propriéte est bien comprise par les boyards et que l'opinion de la majorité des gens qui vont être appelés à discuter ce Règlement en Anssemblée Générale, se prononce en faveur de la réforme, le général Kissiloff convoque à grande pompe une assamblée extraordinaire composée de tous les boyards, depuis le grade de ban jusqu'à celui d'aga inclusivement. L'ouverture de cette assemblée est faite par le général Kissiloff en personne. Le Général prononce un pompeux discours, et le lendemain la discussion du Règlement article par article est ouverte sous la présidence du consul de Russie, Minciaki.
Quelques boyards trouvent cette manière de doter le pays d'une loi illégale et contraire aux droit de la Principauté et de la Cour Suzeraine. L'opinion publique s'émeut. Villara et Stirbey sont menacés de mort dans des écrits anonumes et des libelles.


Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

Prima sovietizare: încercarea de acaparare a Principatelor române de către ruşi dintre 1827 şi 1848 descrisă de Ion Ghica (I)

ION GHICA, NOTES HISTORIQUES SUR LES PRINCIPAUTÉS. REMIS À AHMED EFENDI (1851) (Memorial istoric despre starea Principatelor române)

1827

Conformément à une clause de l'acte séparé de la Convention d'Akerman, les Princes de Valachie et de Moldavie devaient nommer des Commissions pour la rédaction des Règlements Organiques. Le prince Grégoire Ghica avait fixé son choix sur les quatre boyards deputés comme connaissant le mieux les lois du pays: Constantin Balatchano, Georges Golesco, Constantin Campineano et Nestor.
Le consul de Russie, Minciaki, en est instruit, s'inquièt et veut à toute force avoir une part dans la nomination de cette commission. Commencement du mois de Septembre, il demande une audience au Prince pour lui remettre une lettre de la part de Mr. Ribeaupierre, alors ambassadeur de Russie à Constantinople. Cette lettre terminait par la phrase:
Plus l'époque approche, un changement de chef de l'administration pourra avoir lieu, plus je voudrais vous devoir de la reconnaissance por vos soins assidus”.
Le consul profite de l'occasion pour faire observer au Prince que s'il fixait son choix sur les personnes ci-dessus, il ne pouvait manquer de faire une chose qui serait très mal vue à St. Petersbourg. Il lui conseille de nommer des hommes bien vus à la Mission de Russie à Constantinople. Le prince Grégoire Ghica, sous l'influence de son médecin, le docteur Arsaki, se décide à confier le travail du Règlement à Alexandre Villara, récemment échappé à l'exil d'Eskezara, et à trois noyards hétéristes rentrés dans le pays en 1862 à la suite de la Convention d'Akerman.Ce sont: Grégoire Baliano, Alexandre Philippesco et Georges Philippesco. Jean Catoneno, l'un des compagnons d'Ypsilantis, est nommé secrétaire de cette Commission.

1828

Peu de mois après, la guerre éclate entre la Porte et la Russie. Le général Roth passe le Pruth à la tête de l'avant-garde, il lance la proclamation du marechal Wittgenstein; dix jours après, il arrive à Bucarest. Le comte Pahlien est institué comme gouverneur général des deux Principautés avec le titre de Président plénipotentiaire des Divans de Valachie et de Moldavie.
Le prince Grégoire Ghica ayant reçu la nouvelle de l'entrée des Russes en Moldavie, l'avait communiquée au Basch Beschliaga, le comm,andant de la garnison turaue de Bucarest, pour qu'il ait à se retirer immédiatement sur Giourgiu, et le second jour le prince lui-même avait quitté la Capitale, pour se rendre en Transylvanie. Il fut arréte à Câmpina où il est resté plus d'un mois avant de retourner à Bucarest. Il ne mêlait plus d'aucune affaire.
Les boyards se réunissent et signent une adresse à l'empereur de Russie, une adresse préparée à l'avance et que plusieurs d'entre eux signent dans en connaître même le teneur ni le sens.
Les boyards suspects à la Russie sont destitués des emplois qu'ils occupaient et remplacés par ceux qui avaient émigré pendant cinq ans en Transylvanie et en Bessarabie. Michel Ghica est remplacé à la Vestiaire par Alexandre Philippesco Vulpé, l'homme de confiance de la Russie. Avant le Règlement, le Vestiar réunissait les fonctions de ministre de l'Intérieur et de ministre des Finances. Les deux autres frères du Prince, Alexandre et Constantin Ghica conservent leurs places, l'un comme Spadar, l'autre comme Caïmacam de la Petite Valachie. L'archevêque Grégoire est exilé à Kieff pour avoir fait observer que la Russie n'était pas en droit d'exiger des fourniture du pays pour son armée. Néophite, l'éveque de Rimnico, est chargé de remplir par interim les fonctions d'archevêque.
Un impôt de plus de soixante mille ducats est prélevé sur le clergé indigène pour payer à Pétersbourg les dettes de Mme Louxqadra Vacaresco et de sa fille la Pesse Bagration, or la tante et la cousine d'Alexandre Philippesco, elle tenaient à Petersbourg la correspondance avec les boyards réfugiés en Transylvanie.
Les jeunes boyards sont envoyés auprès des généraux divisionnaires comme députés pour la fourniture des vivres.
Plus de quatre cent charpentiers valaques, pris de force pour la construction d'un pont sur le Danube à Pioa Petre, sont tués dans une nuit. Les soldats russes se livrent impunément aux vols. Les paysans, levés en masse pour faire les transports nécessités par le passage de plus de cent cinquante mille hommes de troupe, sont obligés de laisser périr la récolte dans les champs. Les rivières, telles que le Sireth, le Bouzeo et la Ialomitza et autres sont passées par les troupes russes sur des ponts établis sur les chariots des paysans valaques et moldaves entassés par milliers dans ces rivières.
L'armée russe devient tous les jours un fléau plus grand pour le pays.
Le poète Eliad a adressé néanmoins des odes à l'empereur et aux généraux russes. Voici la première strophe de celle intitutlée Ode à l'armée russe qu'il fait présenter au Grand Duc Michel, par l'entremise de son député Constantin Cantacuzène, à l'occasion de la prise d'Ibraïla:

Crucea iarăşi luminează
Pe vechiul său drag pământ
Semiluna să'nfruntează
Aproape d'al său mormânt
Creştinul iarăşi trăieşte
În locul cel pământesc
Ismail fricos grăbeşte
În ăustiul arăpesc etc

La croix de nouveaux brille
Sur son qncienne terre chérie
Le croissanr se brise
Près de sa to,be
Le Chrétien revit
Sur sa terre natale
Ismaïl tre,blant fuit
Dans le désert Arabe” etc;

Cette ode vaut au poète cent ducats que l'évêque Néophite lui remet par ordre du Grand Duc Michel.
La récolte manque, ou plutôt elle ne peut être faite, l'épizootie est terrible et la peste se déclare sur tous les points à la fois, l'automne très mauvais et l'armée russe, battue presque partout, est obligée de repasser le Danube pour hiverner. On a vu de 1828 à 1829 le spectacle le plus affreux: les paysans des deux Principautés, hommes, femmes et enfants attelés par miliers comme bêtes de somme pour les transports des fournitures et des blessés expirer sous les coups des cosaques, mourir de faim, et de fatigue ou de la peste qu'ils recontraient partout dans les camps russes.
Le général Gueismar est battu à Calafat et obligé de fuir jusqu'au Zii [Jii]. Le capitaine Solomon, à la tête de 500 pandours et volontaires valaques, bulgares, grecs et serbes, sauve le corps du général russe; Solomon se trouvait en observation à Ciresu; le Caïmacam de Crajova, Constantin Ghica, lui avait envoyé des ordres à temps pour venir vers Craïova. Le général Gueismar a reconnu ce mouvement si utile qu'il a delivré à Constantin Ghica un document par lequel il a droit à un terre en Russie.
Les députés valaques accompagnés d'officiers russes parcourent le pays dans tous les sens et prennent de force tout ce au'ils trouvent de vivres et de fourrage chez les paysans, les fermiers et les propriétaires; ils les font charrier dans les magasins établis auprès des quartiers généraux, où ils sont reçus par des employés de la Vestiarie assistés d'officiers russes qui en font le mesurages et délivrent des quittances. La plus grande injustice préside à ces opérations. Les employés valaques entendus avec les officiers russes ne délivrent des bons que pour la moitié de la denrée livrée, en gardant les autres pour leur compte.
Au mois de novembre 1828, le général Pahlin, dans un des ses rapports au Ministère de St. Petersbourg, décrit l'état malheureux des deux Principautés, engage le Ministére à aviser aux moyens d'envoyer des vivres de la Russie, parce que les Principautés – dit-il – sont loin de pouvoir fournir la quantité de vivres que les boyards réfugiés avaient promis pour les cas d'une guerre. Le rapport du comte Pahlin est soumis à l'Empereur qui ordonne immédiatement sa destitution comme incapable; il est remplacé par le général Zoultuchin [Jeltuhin], l'un des hommes les plus violents de la Russie. Ce général, soupçonné d'avoir pris part dans la conjuration de 1826, était déttenu comme fou dans une maison de santé. Il cherchait à rentrer en grâce auprès de son maître.



Cornelia Bodea, Faţa secretă a mişcării prepaşoptiste române – Unitatea naţională, Editura Academiei române şi Editura Nestor, Bucureşti, 2004, pp. 225-279

vineri, 9 martie 2012

Selecţia Naţională Eurovision 2012

Sămbătă seară Televiziunea publică transmite spectacolul prin care va fi aleasă melodia ce ne va reprezenta la Baku, la ediţia din acest an a concursului Eurovision. Suntem, iată!, în al doilea an în care TVR se screme din toate puterile ca audienţa sa să fie la cote cât mai mici, ca nu cumva să fie afectate posturile comerciale sau, şi mai rău, ale tovarăşelor întru lins băsismul.

Până acu' vreo doi ani în afara finalei se mai difuzau şi două semifinale. Toate cele trei spectacole zdrobeau concurenţa iar TVR se găsea pe primul loc la audienţă. Anul trecut cineva (pesemne dintre "profesioniştii" politruci impuşi la conducere) a plasat selecţia în noaptea de... Revelion. De parcă tot chefliul ce se afla cu sarmaua la gură numai de concursuri îi ardea. Iar audienţa a fost dezastruoasă. Anul acesta difuzarea se face abia în martie, fără aproape nici o promovare pe nenumăratele canale pe care la are la îndemână instituţia naţională care este TVR. Lipsesc şi semifinalele. Şi difuzarea în străinătate va fi mult împiedicată. Or TVR (ca instituţie naţională, cum am subliniat) are şi un rol de propagandă culturală.

Şi este chiar păcat. Păcat pentru munca unor oameni care şi-au luat traba în serios şi s-au chinuit să producă nişte melodii. Păcat pentru că ne aflăm într-un moment favorabil muzicii comerciale de rpoducţie autohtonă şi ar trebui să profităm la maximum de această conjunctură. Păcat şi în ce priveşte imaginea venerabilei instituţii.

Mai jos găsiţi cele 15 piese care îşi dispută prezenţa la Baku. Nu leam ostat nici în conformitate cu punctajul cu care şi-au câştigat prezenţa din seara de sâmbătăă. Nu sunt puse nici în ordinea în care se vor prezenta în spectacol. Mi-am făcut nişte bileţele şi... am tras la sorţi! În fond gustul publicului (fie el şi european) este tot o loterie. Vi le prezint ajutîndu-mă şi de datele obţinute de pe site-ul TVR.

Miss Mary "Rollin' "
Locul 15 la punctaj, va intra în concurs a noua.



Bianca Purcărea "Don’t say sorry"
Locul 4 la jurizare, intră în scenă a paisprezecea.



Raluca Ocneanu "Time is on my side"
Locul 13 la jurizare, se prezintă a şasea în concurs.



Cătălin Josan "Call my name"
Locul întâi la jurizare, înfruntă primul publicul.



Ana Mardare "If you find simple words to say"
Locul 14 la jurizare, intră a doua în concurs.



Viky Red "If you ever feel"
Al treilea la jurizare şi tot al treilea care se prezintă în scenă.



Ovidiu Anton "I walk alone"
Intrat al şaselea pe lista juriului, se prezintă al optulea pe scenă.



Ana Mardare "This must be love"
Intrată cu piesa asta a şaptea la jurizare, va încheia concursul, fiind a cincisprezecea din spectacol.



Electric Fence "Şun-ta"
A cincea piesă conform juriului, intră a şaptea în concurs.



Ioana Anuţa "Girls don’t cry"
Juriul a notat-o a opta. Intră pe scenă a douăsprezecea.



Tasha "Say my name"
Pe 10 au socotit-o cei din juriu. În concurs se prezintă a treisprezecea.



Mandinga "Zaleilah"
Locul doi la jurizare, se prezintă spectatorilor a zecea piesă ca prestaţie în direct.



T&L "Twilight"
A 12-a la jurizare, dar a unsprezecea piesă care intră în scenă.



Lucian Oros "The best a man can get"
Piesa a 11-a de pe lista juriului şi a şasea din transmisia de sâmbătă.



RPK "Singura care"
... este în româneşte, venită de pe şapte în lista juriului, o vom vedea a patra ca interpretare.



CONCLUZIE

Unele au un sunet mai americănesc, aşa, altele bat spre ceva rock (a la Zdob şi Zdub) la concurenţă cu cele dance. Şi vreo câteva de umplutură. Să sperăm că MANDINGA va face o figură frumoasă în Azerbaidjan. Cred că ei vor fi reprezentanţii României.

vineri, 2 martie 2012

Mari români: Sofia Rotaru

Născută în Bucovina de Nord, Sofia Rotaru a cunoscut celebritatea în spaţiul (fost) sovietic şi în ţările socialiste. Mai puţin în România, înregistrări cu ea putând fi vizionate doar la televiziunile ţărilor vecine. Acest lucru nu a împiedicat-o pe Mirabela Dauer să-i confişte câteva şlagăre ("Ioane, Ioane", "Melancolie").Au trecut 22 de ani de la căderea comunismului, 21 de la dispariţia imperiului sovietic şi în continuare accesul Sofiei Rotaru pe ecranele televizoarelor româneşti este interzis. Nu că ar fi dispărut de pe scena artistică. Sofia Rotaru face în continuare săli pline în Rusia.

Vă las mai jos să vă delectaţi cu câteva videoclipuri culese de pe Youtube în care îşi dovedeşte sensibilitatea artistică. Un strop de suflet latin în tumultul slav al ruşilor.

















Şi o întrebare de zece puncte. Ia să vedem dacă ştiţi cine a scris versurile la cântecul ce urmează:



joi, 1 martie 2012

Trăznaia zilei

Aparţine în momentul de faţă lui Ponta. Care s-a trezit şi el să facă remarci vizând disputa cu Serbia. Se trezeşte omul ăsta de ceva timp să vorbească total în afara subiectului, să scoată nişte bazaconii politice din gură şi să dea cu oiştea-n gard. Precum la investirea guvernului securilă. Acum s-a trezit şi el că moare de grija vecinilor de la sud de Dunăre.

Pe de altă parte - pentru că parlamentarii puterii trebuie şi ei să arate cum muncesc şi nu mai pot de grija boborului - ne-am trezit cu Legea lustraţiei. După 22 de ani! Vizaţi sunt doar ăi din cimitire că eşalonul 3 (cel din UTC) a fost sărit din schemă. Să vedeţi de-acum întrebări inchizitoriale: "Ce-ai făcut în ultimii 5 ani în cavou, tovarăşe X?"